Le constat est sans appel, plusieurs entreprises appelées à exécuter des travaux sont en carence financière et usent des cautions virtuelles. C’est en vue d’alerter sur le caractère dangereux de ces actes et y remédier que le Ministre des Travaux Publics s’est engager à exiger des entreprises contractantes, des déclarations sur l’honneur.
Elles sont plusieurs entreprises sur le terrain qui posent des problèmes de payement. pour la plupart évalués à de montants dérisoires par rapport au montant global des marchés attribués. C’est le cas de l’entreprise en charge du Pont sur le Mayo Pitchoumba qui attend un décompte de 300 millions pour se déployer à nouveau sur le terrain; sur l’axe Ngaoundere-Paro, l’entreprise affirme qu’elle attend le payement de ses décomptes, d’un montant de 761 millions. Sur une liste non exhaustive, il apparaît clairement que la plupart de ces entreprises enregistrent un retard dans l’exécution des travaux. De ce constat, l’on se demande si celles-ci disposent véritablement la capacité financière affichée lors de la soumission de ces entreprises.
La capacité de financement relève davantage des différents moyens dont dispose une entreprise, pour financer tout ou partie de son cycle d’investissement en ce qui concerne un projet. Si les travaux sont paralysés sur un site en raison du non paiement d’un, deux ou trois décomptes la capacité financière doit donc être fortement interrogée. Les entreprises disposent-elles des ressources qu’elles déclarent lors de la soumission à un marché ? C’est la question qui a posée au cours des travaux de cette première journée de la revue et à laquelle, et qui a suscité l’indignation du Ministre des Travaux Publics.
Autre état des faits: les fausses cautions présentées par les entreprises. Plusieurs produisent en effet des cautions qui n’ont pas de contenu et qui très souvent sont négociées soit avec des banques, soit avec des assurances. Il devient donc difficile, voire impossible de rétablir l’Etat dans ses droits en saisissant les cautions des entreprises défaillantes.
De manière globale, le cautionnement est une sûreté par laquelle une entreprise s’engage à l’égard d’une banque, à payer au Maître d’ouvrage, des sommes dues en cas de défaillance. Bien que les cautions soient encadrées par les textes en vigueur, plusieurs entreprises produisent des cautions « vides ». Les projets routiers sont ainsi pris en otage par plusieurs entreprises qui usent de toute sorte de supercheries. Si les pertes financières sont énormes pour l’Etat, l’impact négatif sur les plans socio-économique et politique est encore plus important : les projets sont livrés avec des années de retard et l’Etat perd des ressources.
Pour faire face à cela, le Ministre des Travaux Publics a instruit la production d’une déclaration sur l’honneur, en ce qui concerne la capacité des entreprises et le cautionnement.
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